Bonjour,
je vous fais parvenir la réaction de la SNPPsy à propos du décret d’application de l’article 52 (source : InterCoPsychos)
Décret : le curseur a valsé
Donner et retenir ne vaut : le ministre nous doit sa parole
Par Philippe Grauer
Le Ministère annonce la rédaction d’un décret d’application de l'article 52 qui octroie l’usage du titre générique de psychothérapeute à ceux qui le sont le moins spécifiquement, à l’exception de ceux qui ont créé ledit titre, qui se verraient contraints de repasser l’examen des autres pour prouver qu’ils sont bien eux-mêmes.
S'agirait-il plutôt d'une formulation bancale où en fait rien n'est dit, quand le texte parle d'une formation de niveau master, de telle façon que chacun l'entende comme il l'entend ? Nous préférons lui tendre cette oreille.
La bataille pour le titre générique de psychothérapie, moment parmi d’autres d’une guerre institutionnelle perdue d’avance pour ceux qui s’imagineraient l’avoir gagnée, fait rage. Les psychothérapeutes relationnels ont largement eu le temps de s’organiser et d’administrer la preuve de leur compétence professionnelle et politique. Leur marche en avant se poursuit. Quels que soient les aléas, la cause de la psychanalyse libre et de la psychothérapie relationnelle se maintiendra et progressera.
Après d’intenses hésitations et le jeu de pressions corporatistes de la part des psychologues, psychiatres et psychanalystes conservateurs, le Ministère annonce qu’il accouche d’un document dans lequel il renie les promesses du ministre. Les de droit resteront donc de droit bénéficiaires d’un titre générique de psychothérapeute que ceux qui l’ont promu et lui ont conféré dignité et respectabilité se verront proposer d’acquérir une seconde fois à grands, vexatoires et inutiles frais.
Naturellement l’affaire ne fait que commencer. Les psychanalystes conservateurs vont s’entre-dévorer et batailler en champ clos, dans un mouvement de concentration semblable à ceux que l’on peut observer du côté des multinationales, notre société est bel et bien malade de la gestion, et certains psys en répètent malheureusement la figure sans pouvoir en produire l’analyse. Les psychothérapeutes relationnels, les psychologues freudiens, psychiatres freudiens et psychanalystes résistants vont s’organiser, à partir de la Coordination psy, et l’on peut parier que les choses n’en resteront pas là.
En attendant, nos écoles agréées continueront de dispenser la formation incontournable à qui veut exercer l’art de la psychothérapie relationnelle et multiréférentielle. Dont fort heureusement pour leur capacité de nuisance la plupart de nos chers professeurs n’a pas la moindre idée, drapés dans un cognitivisme médicalisé aux capacités hautement restreintes, ni la capacité à dispenser quoi que ce soit qui ressemble au trésor que nous avons la charge et l’honneur de transmettre, de l’héritage de la psychanalyse et de la psychologie humaniste.
Si bien qu’il faudra toujours recourir à nos écoles pour acquérir la compétence dans le domaine qui demeure le nôtre de la subjectivation, le domaine de l’accès à soi-même dans un processus qui prenne en considération la réalité humaine, philosophique, historique, sociologique et matérielle des choses de la vie (psychopathologie d'inspiration psychanalytique et phénoménologique comprise, bien entendu).
Quoi qu’il arrive nous avons déjà pris nos précautions pour nous protéger et assurer la bonne régulation de l’exercice de notre profession spécifique, et nos praticiens et étudiants accédant à leurs responsabilités cliniques sauront se dispenser, si l’ombre d’une contrainte ou d’interdit professionnel échéait, de passer sous leurs fourches patibulaires pour exercer.
Le SNPPsy est décidé à se battre. Ensemble nous saurons maintenir l’honneur d’une profession qui ne saurait attendre de collègues des autres côtés du Carré psy son autorisation d’exercer.